Assurer la fertilité d'un sol est un jeu d'équilibre où la structure, la chimie et la vie biologique s'entremêlent dans une équation où ses acteurs sont dépendants les uns des autres.
Mais comment savoir si votre sol est équilibré pour avoir des cultures rentables ?
Grâce à l'analyse de sol pardi !
Le bon équilibre
Par ses pratiques agricoles : assolement, chaulage, fertilisation, fumure organique, travail du sol…, l'agriculteur doit permettre à son sol d’avoir un bon équilibre entre ces trois niveaux de fertilité :
- Fertilité structurale qui garantit la viabilité de son système agraire, la capacité d’enracinement des cultures, la sensibilité à l’érosion…
- Fertilité chimique qui définit, à l’instant T, la capacité du sol à nourrir les cultures,
- Fertilité biologique qui permet l’entretien de la structure et le transfert des éléments non disponibles vers la réserve disponible et donc la durabilité du système.
De cet équilibre dépend la pérennité de son système agricole et la rentabilité de ses cultures.
Comment lier les fertilités du sol aux actions de terrain ?
Il n’y a pas de lien unique entre une pratique agricole et un niveau de fertilité.
Les analyses de sols donnent des informations précieuses pour choisir une pratique plutôt qu’une autre et pour évaluer celle-ci.
- La granulométrie : c’est la teneur en sable, limons, et argile. Elle renseigne sur le type de travail du sol optimal, sur les apports des matières organiques (types, et périodes d’apports) et le fractionnement des apports de fertilisants.
- Les teneurs en éléments assimilables : c’est la teneur en P, K, Ca, Mg, S assimilables par les plantes. Elles permettent de piloter les quantités d’éléments fertilisants à apporter à l’instant de l’analyse. Attention, ces analyses ne donnent aucunes informations sur la cinétique des éléments, en particulier la capacité de la flore du sol à minéraliser et donc recharger les stocks disponibles.
- La matière organique (MO) et son fractionnement : ce sont les concentrations en MO totale :
- La MO labile nourrit la flore,
- La MO stable est un précurseur d’humus, ainsi que les rapports C/N des différentes fractions.
Elle renseigne sur le pilotage des résidus de cultures, des couverts et des effluents. Elle permet d’anticiper la minéralisation de la flore et les stress nutritionnels.
- La biomasse microbienne et son activité : c’est la quantité de microbes dans le sol et sa capacité à minéraliser. Elle sert à piloter les dates d’interventions sur la parcelle, à choisir son assolement et les niveaux de matières organiques restituées.
Le mot de la fin
Pour piloter ses sols et ses cultures, les analyses de sol sont donc de très bons moyens pour gérer les 3 niveaux de fertilité.
Il convient de privilégier l’ensemble des analyses ci-dessus plutôt qu’une seule.