Les biostimulants sont une nouvelle catégorie de produit pour les plantes, en développement croissante ces dix dernières années, qui permettent d’améliorer la nutrition des végétaux et d’augmenter leur tolérance aux différents stress.
Longtemps considérés comme de la poudre de perlimpinpin, ils sont aujourd’hui plébiscités par de nombreux agriculteurs qui y voient une alternative réelle et naturelle à l’utilisation d’intrants chimiques.
Ces produits sont cependant encore mal compris, et il est nécessaire d’apporter certains éléments de définition et de clarification, afin de rendre leur appréhension et leur utilisation plus faciles.
- Qu’est-ce qu’un biostimulant, dans le sens scientifique et pratique du terme ?
- Comment distinguer les biostimulants d’autres produits tels que les engrais ou les produits de biocontrôle, avec lesquels ils sont souvent assimilés ?
- Dans quel cas utiliser un biostimulant, pour quels types de problématiques ?
Qu'est-ce qu'un biostimulant ?
Par le passé, le mot biostimulant était vague et englobait de nombreux produits, sans véritablement définir de quoi il s’agissait. La nécessité de clarifier cette définition était donc primordiale, afin de pouvoir, pour les distributeurs et les utilisateurs, mieux comprendre ces produits et leurs potentiels intérêts.
Définition des biostimulants
La définition des biostimulants a été donnée par la Commission Européenne et publiée dans le Journal Officiel du Règlement Européen en juin 2019.
« Un biostimulant des végétaux est un produit qui stimule les processus de nutrition des végétaux indépendamment des éléments nutritifs qu’il contient, dans le seul but d’améliorer une ou plusieurs des caractéristiques suivantes des végétaux ou de leur rhizosphère :
a) l’efficacité d’utilisation des éléments nutritifs ;
b) la tolérance au stress abiotique ;
c) les caractéristiques qualitatives ;
d) la disponibilité des éléments nutritifs confinés dans le sol ou la rhizosphère. »
Quels sont les différents types de biostimulants ?
Cette définition reste cependant large et englobe un grand nombre de produits à la formulation et au mode d’action très variables.
On va tout d’abord distinguer deux grands types de produits :
- Les activateurs de sol, dont l’objectif est d’améliorer la structure et la fertilité du sol, indépendamment de l’apport d’amendements ou d’élément minéraux. Les plantes, à travers leurs interactions avec le sol via leur racine et la rhizosphère, vont directement bénéficier de ces améliorations de la qualité du sol, notamment pour leur alimentation hydrominérale.
- Les biostimulants foliaires, utilisés pour stimuler la nutrition des plantes, leur activité photosynthétique, et leur immunité face aux différents stress qu’elles peuvent rencontrer.
Ces produits vont donc être constitués de nombreux ingrédients d’origine naturelle, d’origine végétale (comme les extraits de plantes ou les huiles essentielles), minérale (par exemple les substances humiques), microbienne (bactéries minéralisatrices, mycorhizes, …) ou encore animale.
Un marché en développement et en structuration
On le voit, le nombre de produits correspondant à la définition des biostimulants est large, et de nombreux fournisseurs se sont intéressés à leur développement ces dernières années, notamment dans le cadre de la transition agroécologique. Le nombre de projets de recherche (public et privé) à leur propos explose, afin de mieux comprendre leur mode d’action et de sécuriser les utilisateurs quant à leur efficacité.
Cette nouvelle notoriété s’est accompagnée d’une hausse des ventes des produits biostimulants ces dernières années. L’EBIC (le conseil européen des fournisseurs de biostimulants) estimait d’ailleurs que le marché des biostimulants était de 578 de chiffres d’affaires au niveau européen en 2015, avec des projections de croissance de 10% par an en France et en Europe).
La réglementation concernant la commercialisation des biostimulants se durcit également, que ce soit au niveau européen ou au niveau français, en accompagnement de cette définition plus précise de leur fonction. Les biostimulants sont aujourd’hui comme des Matières Fertilisantes et Supports de Culture et homologuées comme tels. Cela permet de bien les distinguer des produits de biocontrôle, avec lesquels l’amalgame était souvent fait.
Les biostimulants : ne pas les confondre avec les autres types de produits !
Biostimulants et biocontrôle sont 2 catégories de produits issues de constituants naturels, et imitant des processus naturels afin de répondre à des problématiques agricoles. Mais la différence fondamentale entre un produit biostimulant et un produit de biocontrôle se trouve dans les réponses différentes qu’ils apportent, étant donné qu’ils ont des modes d’action différents.
Biostimulant ou biocontrôle ?
En effet, un produit de biocontrôle sera assimilé réglementairement à un produit de protection des cultures, ayant une action directe sur un problème phytosanitaire (apparition de maladies, de ravageur, désherbage des adventices, …).
Les produits de biostimulants auront quant à eux une action de stimulation de l’immunité des plantes, notamment grâce à une nutrition et à une activité photosynthétique optimisées. Ils auront ainsi une action sur les stress abiotiques (sécheresse, climat, gel, …) et une action indirecte sur les stress abiotiques (les plantes étant en meilleure santé, elles seront plus aptes à résister à des bioagresseurs).
Biostimulants et engrais
Il est également commun de confondre biostimulant et engrais, et pour cause : les deux ont pour intérêt d’améliorer la nutrition des plantes.
Cependant, un engrais va avoir pour rôle d’apporter des éléments minéraux au sol ou directement à la plante, afin de leur apporter la nourriture nécessaire à leur bon fonctionnement.
Les biostimulants vont plutôt agir sur la capacité d’assimilation de cette nourriture, que ce soit au niveau du sol, en rendant les éléments minéraux plus disponibles pour les racines ; ou au niveau foliaire, en renforçant les processus métaboliques de la plante.
Il ne faudra pas non plus confondre biostimulant et amendement : le second apportant de toute manière, lui aussi des éléments minéraux afin d’alcaliniser le sol.
Un biostimulant pourra cependant être formulée avec un ou plus éléments minéraux, présents naturellement ou ajoutés afin de renforcer leur bénéfice à la plante.
Comment utiliser un biostimulant ?
Maintenant que le mot biostimulant a été bien défini, il est nécessaire, pour mieux les comprendre, de balayer leurs potentiels utilisations, qui sont multiples et variées, mais qui répondent toutes à un objectif : doter les agriculteurs de produits pour répondre aux nouveaux enjeux, notamment réglementaires et écologiques.
De nombreux modes d'action selon les produits utilisés
L’éventail de modes d’action des biostimulants est aussi large que leurs nombres commercialisés, avec de nombreuses revendications agronomiques, ce qui peut entrainer de la confusion pour leurs utilisateurs. Nous l’avons déjà évoqué, mais il est nécessaire de distinguer les produits activateurs de sol, des produits foliaires.
Dans le cas des produits activateurs de sol, on retrouvera des produits améliorant l’activité biologique du sol, soit en apportant directement des microorganismes à celui-ci, soit en leur fournissant la nourriture nécessaire pour qu’ils se développent. Ces microorganismes vont ainsi agir sur la quantité de matière organique humifiée, sur la minéralisation des éléments essentiels à la plante tels que l’azote ou le phosphore, ou encore sur les caractéristiques physico-chimiques du sol (notamment le pH-Eh, la porosité et le potentiel de compaction de celui-ci).
Les produits foliaires, quant à eux, vont pouvoir agir en intervenant dans les réactions chimiques de la plante, favorisant ainsi son métabolisme. La complexité des mécanismes en jeu est telle que nous ne rentrerons pas dans le détail de tous les modes d’action possibles. A titre d’exemple, un produit activateur de photosynthèse permettra la production accrue de sucres au sein de la plante, sucres qui sont les éléments de base du développement végétatif, de la formation des fleurs et des fruits, ou encore de l’immunité des plantes.
Des bénéfices évidents pour la nutrition et de la santé des plantes
Les bénéfices finaux de l’usage de biostimulants sont ainsi évidents pour l’agriculteur. Globalement, la nutrition hydrominérale de la plante, et leurs activités métaboliques, nous venons de le voir, seront maximisées. Grâce à une usine interne qui tourne à plein régime, la plante sera capable de se défendre contre de nombreux stress, biotiques ou abiotiques. La santé globale de la plante sera améliorée.
Pour l’agriculteur, que cela signifie-t-il ?
Ses cultures se développeront ainsi plus vite, et sera moins sujettes aux aléas climatiques ou aux maladies. Les phénomènes de carence et de stress hydrique seront limités grâce à un système racinaire performant et une bonne qualité de sol. La floraison et la formation des graines ou des fruits seront également assurés.
Le résultat final, pour l’agriculteur, sera ainsi de bénéficier de hausses de rendements, et d’une qualité accrue de la récolte. Celui-ci aura donc tout intérêt à utiliser ces types de produits, généralement utilisables avec un épandeur à engrais pour les formes solides, ou avec un pulvérisateur pour les formes liquides, au même titre que les intrants chimiques ou biologiques qu’il utilise déjà.
Un nouvel outil pour répondre aux problématiques agricoles émergentes
Pour conclure, il faut bien comprendre que les biostimulants ne sont pas une solution miracle au nouvelles problématiques agricoles, comme la protection contre les bioagresseurs ou le changement climatique.
Un biostimulant ne pourra pas protéger une culture comme un produit phytosanitaire conventionnel, ou ne permettre aucune perte en cas de phénomène de sécheresse.
Cependant, ils sont un outil supplémentaire, qui apporteront, en complément d’autres leviers, comme la sélection variétale, l’innovation technologique, … une réponse aux agriculteurs face à ces problématiques.
Ceci d’autant plus dans un contexte où les intrants chimiques, comme les engrais ou les produits phytosanitaires, sont de plus en plus questionnés et leur utilisation, de plus en plus contrainte, à cause de la pression environnementale et sociétale.
Les biostimulants sont une nouvelle catégorie de produit pour les plantes, en développement croissante ces dix dernières années, qui permettent d’améliorer la nutrition des végétaux et d’augmenter leur tolérance aux différents stress. Longtemps considérés comme de la poudre de perlimpinpin, ils sont aujourd’hui plébiscités par de nombreux agriculteurs qui y voient une alternative réelle et […]
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